LA PLATEFORME D'ORLY ("LFPO" pour l'ICAO ou "ORY" pour l'IATA)
Il existe 3 pistes sur la plateforme d'Orly (la quatrième étant définitivement désaffectée). Une vue aérienne est donnée ici.
La piste 2 (numérotée 02-20), utilisée tout-à-fait exceptionnellement lors de trafic trop intense, de procédure d'urgence, de vent extrêmement puissant de secteur nord ou sud ou de travaux sur les pistes principales (exemple de l'aménagement de la piste 3 au cours de l'été 2009, en vue de pouvoir accueillir l'Airbus A380 en cas de déroutement de Roissy).
En configuration ouest (c'est-à-dire vent soufflant de l'ouest), la piste 3 (numérotée 26) est utilisée pour les atterrissages et la 4 (numérotée 24) est utilisée pour les décollages. Cette configuration affecte relativement peu la vallée de l'Yerres, sauf éventuellement dans les cas rares de remises de gaz (interruption d'un atterrissage en finale).
En configuration est (c'est-à-dire vent soufflant de l'est), c'est la piste 4 (numérotée 06) qui est utilisée pour les atterrissages alors que la 3 (numérotée 08) est utilisée pour les décollages. C'est cette configuration qui nous impacte le plus puisque les avions partant vers l'ouest et le nord sont susceptibles de survoler nos communes (voir à ce sujet les procédures de décollage).
Le choix des combinaisons d’utilisation des pistes est limité car celles-ci sont convergentes (à l'inverse de Roissy), c'est à dire que les trajectoires qu'elles prolongent se croisent vers le sud-ouest : il est donc pratiquement hors de question de risquer de faire se croiser des avions en approche et au départ (surtout en cas de remise de gaz), exception faite des cas de très faible trafic ce qui devient de plus en plus rare !
Au cours des années, on constate qu'environ 45% des journées sont en configuration est.
Dans cette configuration, environ 15% des départs poursuivent leur route vers l'est, 60% vers les secteurs sud-ouest, sud et sud-est, et 25% vers l'ouest et le nord (contournement de Paris pour ces derniers).
Sachant qu'il y a environ 250.000 mouvements d'avions annuellement sur Orly (décollages plus atterrissages), on peut estimer qu'il y a de l'ordre de 125.000 départs dont 45% vers l'est, soit 56.000. Parmi ceux-ci, 25% font demi-tour vers l'ouest, c'est-à-dire 14.000 par an ou encore une quarantaine par jour en moyenne.
Parmi les aéronefs se dirigeant vers l'ouest se trouvent tous ceux qui font route vers les Antilles et la Guyane : souvent de gros porteurs chargés à bloc de passagers (complétés par un maximum de fret), ils sont parmi ceux ayant le plus difficulté à s'élever et sont, en conséquence, les plus bruyants. Les passages vers 11h00 du matin à basse altitude sont illustres !
Pour réaliser pleinement l'extrême complexité de la circulation aérienne mondiale, la vidéo suivante est très instructive :
Il s'agit d'un montage vidéo réalisé par des élèves d'une école d'ingénieurs suisse qui forme des aiguilleurs du ciel : c'est la visualisation de l'ensemble du trafic aérien dans le monde durant 24 heures projeté sur une mappemonde et condensé en 60 secondes. Il s'agit donc d'un film accéléré 1.440 fois (Paris - New York en 20 secondes, sympa, non ?). La vidéo démarre à minuit, heure française . C'est donc l'après-midi aux USA et le matin en Asie. A 30 secondes de vidéo, il est donc midi en France. Chaque point jaune représente un avion ; observez le passage de la nuit au jour et ses conséquences sur les flux (par exemple les nombreux vols de nuit entre les USA et l'Europe, donc en début de vidéo, puis le flux inverse en milieu de journée européenne) et appréciez les différences temporelles entre les continents !