Un peu d'histoire …
Gérard BOUTHIER crée AVEVY en 2001 pour répondre localement à
une montée de la protestation face aux nuisances aériennes et
relativement à un territoire restreint concerné par ces nuisances (alors le Val d’YERRES).
Gérard
possède une longue expérience du monde associatif, puisqu'avant
AVEVY, il avait déjà présidé de 1990 à 1997 l'ADEV, Association
de Défense de l'Environnement à Villecresnes : il fut, après 10 ans
de combat avec la SNCF la cheville ouvrière de la couverture du
tracé TGV dans cette commune préservant ainsi la tranquillité fort
compromise de plus de 2.000 habitants de Yerres et de Villecresnes
(avec 2.852 mètres continus de tunnel et 10 hectares de forêt sauvés).
Avant la
création d'AVEVY et pendant près de deux ans, nous avons organisé avec les
habitants du quartier de Gros Bois pour l’essentiel, une veille à la limite sud
du VPE (Bois de la Grange), pour observer
visuellement et relever les déviations de trajectoires : deux
personnes pour deux heures, feuille de relevé en main, pendant
chaque week-end : toute une aventure !
Ces
relevés
étaient suivis de visites à la Maison de l’Environnement pour
vérifier la déviation supposée sur l’outil de visualisation de l'époque
(SONATE). Les premiers dépôts de plaintes datent de cette
période. Les réponses de la DGAC sont alors inexistantes ou si
succintes qu’elles ne donnent nullement satisfaction.
En 2006 et
2007, deux faits majeurs. La DGAC accepte enfin le déport
informatique de l’outil de visualisation VITRAIL. VYCA obtient ce
déport et AVEVY l’exploitation de l’outil.
Parallèlement, nous obtenons un emploi "tremplin"
auprès de la Région Ile-de-France ce qui nous permet de pérenniser
pour 6 ans l’emploi de Christian BOUREAU. Pendant les six mois nécessaires à
la signature définitive de l’emploi-tremplin, Christian travaille
bénévolement sur le déport VITRAIL.
Quelle évolution, quel changement !! Désormais tous les vols seront contrôlés, absolument tous, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse nuit ! Là encore le nombre de déviations dénoncées explose.
Dans un
premier temps, la DGAC dit ne pas pouvoir répondre à tant de
plaintes. La parade est pourtant simple : faire en sorte qu’un
minimum d’avions dévie !! Aujourd’hui la DGAC a pris les mesures
nécessaires pour faire baisser significativement le nombre de ces
déviations (1/3 par rapport à 2005) mais la situation en cas de
météo défavorable reste non solutionnée.
Ne parler
que de l’observation des trajectoires serait réducteur mais c’est
bien là une histoire d’hommes décidés. Pendant ces dix ans, la
reconnaissance d’AVEVY auprès des élus, des autorités de tutelle
n’a cessé de croître ; et avec elle, le nombre d’adhérents
(près de 200) et de sympathisants (plus de 1.000). Ces progrès
résultent d’une politique de communication par distribution dans les boîtes aux lettres, par
courrier postal, par e-mail ces trois dernières années et ceci dans le
but de diffuser des informations par l'intermédiaire de bulletins
réguliers. Puis à partir de 2005 via la création d’un site
Internet, et plus récemment par l’envoi de l’"Avevy Flash"
par courrier électronique. Cette communication est aussi passée par des réunions
publiques d’information et la venue de pas moins de trois ministres à
Yerres au cours de ces années.
Pendant
toute cette période nous avons aussi appris. Passer du niveau de
novice à celui permettant la compréhension du discours d’un
expert demande du temps, de la "sueur".
AVEVY, bien que travaillant sur un bassin de 180.000 habitants n’est pas assez puissante. D’autres associations existent autour d’Orly. Le député-maire de Yerres initie fin 2004 une réunion d’une large majorité d’entre elles. Nous organisons cette réunion à Yerres et envisageons la création d’UASF (Union des Associations du Sud Francilien). Quelques rencontres se font et nous apprenons incidemment qu’une nouvelle association (UASF) vient de se déclarer en préfecture : c’est l’"œuvre" de 3 associations avec lesquelles le dialogue était difficile, un très mauvais coup pour réaliser un collectif. La grande majorité (17 sur 20) des associations rejoint alors Alerte Nuisances Aériennes qui devient un collectif. Ces tristes démolisseurs sont malheureusement toujours à l'oeuvre, à la grande satisfaction des administrations, qui, la plupart du temps, souhaitent ne rien changer et trouvent donc là des alliés utiles.
C’est
l’ensemble de ces facettes : communication, reconnaissance des
élus et des autorités de tutelle, travail de terrain, niveau
d’expertise, maturité associative, qui donne aujourd’hui à
AVEVY tout son poids. Ce poids n’est rien sans celui de ses adhérents
qui attestent de cette compétence, de leur confiance et qui nous
appuient pour continuer.